Le pèlerinage fut pour moi un grand moment de découverte d’un pays où je n’aurai jamais pensé aller. Parmi les moments forts, je retiens : la descente dans mine de sel, la visite de l’église de Nowa Huta, Auschwitz-Birkenau.
Dans la mine je découvre la foi des mineurs à travers le nombre de chapelles. « Que Dieu vous bénisse ! » accompagnait chaque descente sur le lieu de travail ; sans la certitude de remonter sain et sauf. Je me suis senti proche de tous ces ouvriers comme d’ailleurs des mineurs de charbon dont nous avons visité une de leur ancienne cité ; encore habitée aujourd’hui.
Avec l’église de Nowa Huta, toujours la même foi. Là, elle impose à un régime athée, voulant édifier une ville sans dieu (sans Dieu), la construction d’une église. Et quelle église, pourrait-on dire ! Pour moi ce fut une des plus émouvantes jamais visitées. Non seulement elle est très belle extérieurement comme intérieurement mais j’y ai ressenti tout ce qu’à pu être l’action concertée de tout un peuple. La leçon est évidente : quand l’être humain le veut aucun gouvernement ne résiste, ni aucun régime. Et toute cette action fut soutenue par la foi. L’extérieur de l’église tout en galets apportés par les gens eux-mêmes, est comme le reflet de leurs propres visages. Un grand moment !
Trop tristement émouvant, Auschwitz-Birkenau ; une grande question : certes il était dominé par une dictature, mais comment un peuple en arrive-t-il à ces extrémités ? Comment, un des peuples des plus cultivés d’Europe, a-t-il pu commettre une telle horreur, froide, industrielle, une organisation minutieuse et, sans aucune pitié ? Dans Mein Kampf (Mon Combat), Hitler avait pourtant tout écrit de ce qu’il ferait s’il arrivait au pouvoir. Comment a-t-on pu lui confier le pouvoir ? Et pourquoi les démocraties et les peuples, européens, ont-ils été aveugles et passifs ? Pourquoi par le traité de Versailles avons-nous mis l’Allemagne à genoux ; meilleur moyen de faire naître une dictature ? Sans question de ce genre cette visite resterait improductive.
Dans l’exemple de Nowa Huta, le peuple s’est imposé face aux structures établies. Dans le cas des camps de la mort, le peuple s’est incliné devant ses hiérarchies de pouvoir.
La leçon que j’en tire est la suivante : Aucun de nous ne doit abdiquer devant aucune structure quelle qu’elle soit, y compris religieuse.
A d’autres époques certains ont su entrer en résistance pour s’opposer à la barbarie Nazie ; quelles actions doivent-elles êtres aujourd’hui les nôtres, face à un monde où l’argent roi impose sa loi aux Etats et soumet de plus en plus de gens à la misère, alors que nous n’avons jamais accumulé autant de richesses ?
Et si, en cette époque troublée, notre Pèlerinage dans le monde, ne faisait que commencer ?
« Que Dieu nous bénisse ! »
Pierre